Carnet de route

Dolomites : Six jours perchés !

Le 07/09/2025 par Véronique Monniotte-Dargent

Bienvenue dans l’univers du minéral… guidé par Hervé F … Au départ de Vallesinella avec François B, Olga S, Christine V, Frédéric W, Véronique MD.

Du 7 au 14 septembre 2025

En fin connaisseur des Dolomites, Hervé avait averti : « Il serait étonnant que nous n’ayons pas à subir la pluie ».  Et donc ça n’a pas loupé ! Il a plu, fort heureusement, un seul jour. Mais une journée d’averses mémorables où les chaussures trempées font « floc floc » à chaque pas et où les habits mouillés mettent la zone dans le dortoir du refuge Alimonta.

Ce soir-là, comme tous les autres d’ailleurs, le confort de l’hébergement, la douche chaude, les vitrines de gâteaux plus appétissants les uns que les autres, le délicieux jus de myrtilles, les pâtes en primo piatto, les traditionnels canederli, les échanges chaleureux ont repoussé la fatigue. Et permis de reprendre des forces pour gravir ces citadelles de vertige que sont les Dolomites de Brenta.

Ici, la montagne, marquée par une intense austérité minérale, repousse les limites de la verticalité.  Dans ce décor grandiose, les randonneurs(euses) sont comme des fourmis crapahutant parmi des parois rocheuses, massives et abruptes où les sommets parfois dissimulés par les nuages semblent se dresser à l’infini. Face à enchevêtrement de formes verticales, acérées, déchiquetées, on cherche et imagine où va passer le sentier menant au refuge ! (Brentei, Agostini, Alimonta, Tuckett).

Câbles, échelons, échelles, pouvant faire jusqu’à 30 m, étroites fissures dans la roche, vires vertigineuses, éboulis jalonnent l’itinéraire qui se faufile à travers les dédales verticaux de ce massif dolomitique qui, il y a de cela environ 250 millions d’années, était un immense récif coralien. Sur les chemins plus ou moins aménagés (Sosat, Martinazzi, Gustavo Vidi…), les vie ferrate (Castiglioni, Bocchette alte), les montées, raides, les descentes, pentues se succèdent. Dans l’effort, le silence, profond, est troué par le cliquetis des mousquetons des longes ou brisé par une voix demandant : « ça va derrière ? » ou encore par les « waouh » d’émerveillement face aux panoramas aussi grandioses qu’envoûtants.   

Au cœur de ces audacieuses cathédrales au style très gothique, l’affirmation de l’architecte franco-suisse Le Corbusier résonne avec justesse : « Les Dolomites sont, la plus belle œuvre architecturale du monde ». 

Via ferrata delle Aquile : à couper le souffle !

Changement de décor pour la 6e journée « perchée » avec la via ferrata delle Aquile (des aigles) située à Andalo. Plus sportive et ludique, elle est présentée comme l'une des VF les plus spectaculaires du Trentin. Et effectivement, nous évoluons souvent suspendus dans le vide entre la vallée de l’Adige et celle des lacs dont le lac de Garde.

Passages aériens, verticalité, ponts tibétains, longue corniche plate et exposée, deux vertigineuses échelles hélicoïdales, très originales, accrochées à quelques mètres de la paroi rocheuse, sont autant de passages à sensations garanties. Et ça valait bien la peine qu’Hervé porte la corde… elle a bien servi dans le final marqué par le passage d’un éperon rocheux assez lisse permettant d’atteindre, enfin, le « trône de l'aigle ».

Merci à tous et toutes pour cette chaleureuse aventure et ces réconfortants moments de partage.

Véro MD